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Observatoire Chrétien de l'Entreprise et de la Société

L'OCHRES exerce une mission d'observation des problèmes économiques et sociaux, particulièrement de ceux qui relèvent des interactions entre l'entreprise et la société.

 
 
 
 
 
 

L'immigration en question

Face à la montée de l’immigration, en particulier musulmane, les français se divisent entre ceux qui demandent leur assimilation réussie avec  leurs devanciers polonais, italiens, portugais,  et ceux qui croient inévitable et viable l’avènement d’une société de communautés de cultures distinctes.

Quelques remarques préliminaires :

Des pays comme les USA, le Canada, la Grande Bretagne et plus encore le Liban ou Singapour s’accomodent de communautés de cultures distinctes.

En France, le concept d’identité nationale et la création d’un ministère de l’intégration ont soulevé des polémiques

 

L’intégration rencontre des obstacles inédits :

 

- Les jeunes français ne s’inscrivent majoritairement plus dans la culture humaniste  gréco latine, chrétienne ou des Lumières. Ils sont individualistes, vivent sans repères et interconnectés.

- Environ une moitié  des  musulmans ne souhaite pas s’intégrer : elle est  hostile aux mœurs libertaires françaises, au « féminisme »,  et à l’ancien colonisateur. La politisation de la religion musulmane favorise l’adhésion au pan- islamisme.

L’accueil des immigrés par les pouvoirs publics et les chrétiens est ouvert mais les classes populaires ressentent durement leur concurrence pour les logements et les emplois et elles votent FN.

L’échec de l’intégration est patent pour les immigrés vivant du trafic de drogue, de la délinquance, dans les cités de non droit, ou se radicalisant. Il ne se forme pas là une diversité de  cultures mais des contre cultures.

Une partie du chemin de l’intégration va tout de même être parcourue avec la proposition de plus de cours de langue française pour les immigrés non francophones,  la réforme en cours de l’Education Nationale, le retour à un certain service militaire.

Si la politique de mixité de l’habitat s’est avérée  une utopie,  la mixité des couples est en développement. La mixité à l’école et en entreprise apprend le  « vivre ensemble »

 

- Sans aller jusqu’à l’assimilation la double appartenance à sa communauté d’origine et à la France est un succès chez nombre d’intellectuels. Elle contraste même avec les  désirs d’expatriation de nombreux jeunes français « de souche ».  Toute la difficulté est de la rendre populaire par l’éducation de base.

 

 Le communautarisme, à l’opposé de l’intégration, accepte que se développent des communautés pratiquant leurs façons de vivre, leurs langues, obéissant à des lois familiales pouvant relever de juridictions propres. La difficulté est de concilier la loi nationale positive et ces moeurs ou lois communautaires lorsqu’elles sont contradictoires. En suivant une loi ou l’autre, on risque l’exclusion soit de sa communauté d’origine, soit de la communauté nationale. En France, le recours de plaignants à la loi nationale permet de sanctionner les atteintes à la liberté de conscience, à l‘égalité hommes-femmes, à la monogamie. Mais contrôler et imposer par la force le respect de ces lois au-delà de l’espace public, à l’intérieur de la communauté musulmane, renforcerait la radicalisation. Les chrétiens sont eux aussi concernés lorsque le « totalitarisme démocratique » met en cause la liberté de créer des écoles non conventionnées ou d’offrir des alternatives à l’avortement.

Certains  pays musulmans à « droit positif » distinct de la Charia donnent l’exemple de la tolérance : la communauté chrétienne au Sénégal, la communauté juive au Maroc se développent librement.

Le Liban a longtemps bien fonctionné comme «  communauté des communautés », avant que la Syrie le divise.

 

La double appartenance :

 

- La double appartenance à sa communauté d’origine et à la France est un succès chez nombre d’intellectuels. Elle contraste même avec les  désirs d’expatriation de nombreux jeunes français « de souche ».  Toute la difficulté est de la rendre populaire par l’éducation de base.

Pour éviter la division d’un pays et les conflits entre communautés  il faut que l’appartenance au pays commun équilibre l’appartenance à une communauté.

C’est ici que l’individualisme qui ruine les deux appartenances  ne peut que conduire à l’anarchie et à l’insécurité. Un Etat qui promeut l‘individualisme sans patriotisme s’aliène les communautés sans bénéficier de soutien populaire.

 Les communautés ne peuvent prospérer se respecter et coopérer pacifiquement que dans un Etat fort. L’identité nationale ne repose alors pas comme l’identité communautaire sur la transmission d’une histoire. Mais elle peut se bâtir sur des valeurs partagées (Droits de l’Homme…) , sur la poursuite du Bien commun, sur un projet national surtout si il est porté par un chef charismatique,  et certes un ennemi commun.

A l’inverse, tout Etat trop fort, totalitaire, qui prétend assimiler les communautés minoritaires appauvrit le pays (exemples de la révocation de l’Edit de Nantes)

Les effets destructeurs  les plus graves sont ceux provenant d’idéologies totalitaires voulant remodeler la société (révolution culturelle, Pol Pot…)

Un Etat laïc neutre, promoteur et gardien de la tolérance peut  bénéficier de la diversité de ses communautés d’appartenance et les fédérer dans  une même ambition avec socle de valeurs partagées : La culture d’entreprise se bâtit aujourd’hui ainsi.

Cela requiert que les communautés renoncent à imposer leur loi comme loi nationale tout en étant consultées pour l’élaboration de celle-ci et en bénéficiant du droit à  l’objection de conscience quant il ne met pas en cause l’intérêt national. 

La double appartenance au niveau national est très réalisable : l’exemple en a été donné par le patriotisme français exemplaire de la communauté juive.

Tobie Nathan, parlant des jeunes des cités va jusqu’à dire : « Je ne souhaite pas une société de semblables, mais des êtres réconciliés avec leurs origines, qui feront alors, mais alors seulement, d’excellents français ! »

L’exemple du communautarisme associé à l’identité nationale  dans l’état de Singapour est aujourd’hui  emblématique.

 

Singapour 

 

Etat de 5,5 millions d’habitants dont 25% de migrants.

En 1965 émeutes raciales et chômage. Aujourd’hui : économie, santé, sécurité, éducation (seconde au classement PISA), parmi les meilleures du monde.

 

Communautarisme :

Chinois 74% Malais 13% Indiens 9% ; 4 langues officielles : mandarin, malais, tamoul, Anglais (langue nationale apprise à l’école). Bouddhistes 33%, musulmans 18%, Chrétiens 15%, Taoistes 11%, hindouistes 5%, sans religions 18%. Les catholiques les plus croissants. 2 fêtes nationales chrétiennes (vendredi saint et Noel), 2 musulmanes, 1 bouddhiste, 1 hindouiste, nouvel an chinois, fête de l’indépendance nationale. La carte d’identité comporte l’ethnie et la religion.

 

Identité nationale :

Etat démocratique autoritaire.  

Vote obligatoire  après 10 ans de présence. Service militaire et civil obligatoire de 2 ans après 16 ans.

Espace public sanctuarisé : amendes pour un crachat ou un mégot par policiers en civil.

Sécurité la plus haute du monde (avec le Luxembourg). Toute possession de drogue entraine la peine de mort.

 

Anti-libertarisme :

Censure sexuelle (pornographie, playboy, homosexualité masculine, propagande LGBT)

Censure des attaques contre les lois, de certains sites, des attaques contre les religions :

Pas question « d’être Charlie » ! L’intolérance est prévenue par l’éducation puis sanctionnée.

 

JPLannegrace

 

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