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Observatoire Chrétien de l'Entreprise et de la Société

L'OCHRES exerce une mission d'observation des problèmes économiques et sociaux, particulièrement de ceux qui relèvent des interactions entre l'entreprise et la société.

 
 
 
 
 
 
 

Résultats du 2ème trimestre 2025

 

 

Le nombre de réponses au baromètre est de 19 dont 16 comportent des commentaires.

 

Un événement a été ajouté : la loi « mortifère » sur l’aide à mourir, « une loi scélérate qui contrevient à la règle universelle de ne pas tuer ses semblables, qui n’est pas un « progrès » mais au contraire une régression éthique, sociétale, médicale, une rupture anthropologique… Il n’y a dans cette loi aucune compassion, aucune humanité, aucune liberté… Elle rétablit la peine de mort supprimée il y a plus de 40 ans par Robert Badinter, que l’on s’apprête à « panthéoniser » prochainement ! »

 

En classant les événements par ordre de poids donné par les capteurs, nous avons :

 

1 - L’émotion suscitée dans le monde entier par le décès du Pape François et l’enthousiasme provoqué par l’élection du pape Léon XIV cité 13 fois avec un poids de 30 et une appréciation unanimement positive, en réalité et en conséquences (+1,62).

 

C’est également l’évènement le plus commenté :

Les commentaires sont eux aussi très enthousiastes et soulignent l’importance mondiale de l’événement bien au-delà du monde chrétien. « Le sourire du Pape est en lui-même un signe d’espoir pour les chrétiens ». « Image de douceur, d’humilité et d’intériorité ». « Signe d’espoir pour l’Église de France et pour celles de toute l’Europe très délaissée par le Pape précédent ». « L’action de François et l’élection de Léon sont des signes d’espérance pour les catholiques et tous les hommes de bonne volonté ».

« Cela conforte l’idée que la religion catholique est universelle et pèse sur le devenir mondial et sur la paix ». « Le message de l’Église reste attendu… Entre François et Léon, le changement n’est pas discontinuité, c’est le même message depuis deux mille ans. Cette fidélité explique au moins en partie l’attrait nouveau pour l’Église dans ce monde désorienté, et le nombre croissant de demandes pour être baptisé ». De fait, pour un commentateur, à cette occasion, « des messages essentiels portés par l’Église ont été rappelés, l’avènement des valeurs chrétiennes a pu progresser » ou « les médias ont souligné la dimension universelle de l’Eglise et le message de paix qu’elle délivre par la voix du nouveau Pape ».

Pour un commentateur, « Serait-on naïf ou illuminé à percevoir dans la rapidité et ce qui a fuité de la paix et de l’unanimité du conclave l’action de l’Esprit Saint ? ». Il rapporte la réponse d’un cardinal à un journaliste « Ce n’est pas une élection politique… je l’ai vécu comme un discernement de l’Esprit ».

Pour d’autres, « l’inscription du nouveau Pape dans le sillage de la pensée sociale de Léon XIII à François est porteuse d’une grande espérance pour beaucoup, et en particulier pour l’OCHRES.

 

 

2- La barbarie manifestée par Netanyahou à l’encontre de la population palestinienne : Cité 11 fois avec un poids de 26. Les appréciations sont très négatives en réalité et en conséquences (-2.00).

Tous les commentaires sont très négatifs à l’égard de « ce drame absolu », « crime contre l’humanité », « hors de proportion avec l’événement initial : Gaza détruite à plus de 80%, 53000 morts, désastre humanitaire, famine ». Ils dénoncent le cynisme de Netanyahou « qui s’accroche en raison de ses démêlés judiciaires et parce qu’il est l’otage des ultra-orthodoxes. « Son apologie de la guerre est contraire aux valeurs évangéliques de dialogues et à la maxime « Aimez-vous les uns les autres », « à toutes les valeurs, chrétiennes ou pas ». « Cette barbarie décrédibilise l’Occident ». Ce faisant, Netanyahou renforce l’antisémitisme, provoque « un renversement de l’image d’Israël, de témoin de l’horreur de la shoah à pratiquant du génocide », « la fracture de la société israélienne », et risque la mise au ban d’Israël.

 

3- La montée en puissance du narcotrafic en l’absence de toute politique s’attaquant au consommateur:  Cité 6 fois avec un poids de 13, et avec des appréciations négatives en réalité ( -1,83) et en conséquences (-2.00).

 

Certains commentaires sont favorables à des mesures frappant les consommateurs. « Le narcotrafic est une monstruosité qui se développe mettant en danger la jeunesse et plus largement la paix du pays. Prendre d’urgence des mesures contre les consommateurs ». « Le nombre de narcotrafiquants ne diminuera que lorsque le nombre de consommateurs diminuera : plus de marché → plus de marchands ! »

 

D’autres sont plus sceptiques. Un commentateur rappelle les dispositions du code pénal punissant l’usage des stupéfiants, mais elles sont restées « sans résultat.  Proposer comme solution nouvelle une mesure que l’on a été incapable de mettre en œuvre efficacement témoigne surtout de l’impuissance de l’Etat. Si l’on ajoute à cela les autres propositions du même acabit, comme celle de supprimer les paiements en liquide, il apparaît clairement que nos politiques n’ont pas mesuré l’ampleur d’un phénomène qui touche tout le pays, province et campagne comprises. Espérons qu’ils sauront réagir de manière plus réfléchie et responsable avant qu’il ne soit trop tard ! » « Alors bien sûr, s’attaquer aux consommateurs. Mais plus sûrement aux consommateurs-trafiquants, ceux qui trafiquent pour consommer, les petites mains, et surtout au narcotrafic, et toujours plus, toujours plus fort ».

 

Un autre pose une question : une loi réellement répressive contre les consommateurs s’attaquerait-elle à des sphères de pouvoir ? ». Pour un autre enfin, « Si l’on ne veut (ou si l’on ne peut) rien faire pour limiter la demande, il faut supprimer l’interdiction pour les drogues douces et organiser une offre. Autrement la société française va continuer de se décomposer ».

 

4- Le gel de l’USaid met en danger d’importants dispositifs humanitaires : Retenu par 7 capteurs, avec un poids de 12; les jugements et les commentaires sont nettement négatifs  (-1,71).

Tous les commentaires sont négatifs à l’égard de cette décision qui provoque « une condamnation unanime ». « Le gel de l'USAid déstabilise un bon nombre d'actions humanitaires ; il est difficile à comprendre de la part d’un grand pays développé qui se revendique comme ayant une forte composante religieuse : évangélique et aussi catholique. Les valeurs chrétiennes se trouvent mises à mal, de ne pas avoir empêché cette funeste décision ». Un commentateur relie cette décision à la barbarie de Netanyahou « tant ces événements procèdent de la même réalité d’un pouvoir politique dévoyé : deux personnages autocrates dirigent leurs pays respectifs, en étant dénués du moindre sens du bien commun et des conséquences de leurs décisions pour l’humanité, aux plans régional et planétaire… »

 

Un autre souligne « le paradoxe de l’aide au développement : elle est fournie par 33 pays parmi les plus riches aux pays les plus pauvres, essentiellement des pays occidentaux (la Chine et l’Inde n’en sont pas, ni la Russie ou le Brésil), les États-Unis étant les plus gros contributeurs. Pourtant l’Occident y est souvent honni, voire en est chassé comme dans l’Afrique sahélienne (Mali, Burkina Faso, Niger) …On peut admettre que parfois la lassitude vienne... »

Un commentateur ajoute que cette décision « fait des émules dans d’autres pays donateurs, et la misère grandit ».

 

5- La résistance de Zelenski pour sauvegarder son pays : A été cité 6 fois avec un poids de 12 ; les jugements sont positifs en réalité et en conséquence (+1,33).

 

Les commentaires saluent la résistance, « le courage persévérant des Ukrainiens face à une tyrannie meurtrière ». « Un combat admirable, un exemple de la lutte du Bien contre le Mal (malgré une certaine corruption) ».

Rappelant « la mutation de l’acteur et amuseur public en un homme d’État qui impulse et incarne la résistance de son pays face à l’agression de Poutine », un commentateur ajoute : « Il tient bon. Il devient de facto un personnage-clé de la lutte que l’Europe va devoir assumer contre Poutine et son objectif d’affaiblir et de détruire finalement l’Union Européenne... L’Europe passera-t-elle à l’acte, encouragée par la résistance de Zelenski ? » Mais un commentateur se montre pessimiste : l’Ukraine ne peut pas gagner cette guerre, sauf soutien sans faille des pays européens et des USA.

 

6- Signes convergents d’adhésion au chemin de foi de l’Église : cité 4 fois avec un poids de 10. Le jugement est positif en réalité et en conséquences (+1,50).

 

Les commentaires sont positifs « même si une hirondelle ne fait pas le printemps ». Un commentaire relève deux événements : « les mouvements en croissance exponentielle des baptême-confirmation de catéchumènes, et surtout leur forte reprise médiatique. Ainsi d’ailleurs que pour les questionnements des jeunes en quête de spiritualités ; la passation pastorale entre François et Léon XIV, et là aussi, reprise attentive, et même je dirais attentionnée, des médias, signe décidément d’un infini besoin d’espérance ». Un commentaire s’interroge sur les causes de ces mouvements : meilleure évangélisation (congrès Mission), recherche de sens de la vie, mais peut-être aussi menace d'un grave conflit militaire... ? Pour un autre, « Dans ce monde désorienté, dans cette époque de changements, l’Eglise demeure un phare (la lumière du monde ?) susceptible d’attirer à elle ceux qui cherchent, une voie d’espérance ».

 

7- Bétharram provoque une onde de choc dans l’enseignement et les institutions accueillant des jeunes : cité 5 fois avec un poids de 7. Le jugement est plutôt négatif en réalité: (-0,60) et en conséquences (-0,40).

 

« Si la dénonciation des faits ne peut être considérée que comme la réaffirmation de valeurs chrétiennes, ses conséquences sont beaucoup plus incertaines, estime un commentateur : renforcement par exemple du caractère systémique – non corrigeable – des institutions de l’Église à permettre de tels dysfonctionnements, entraînant ou renforçant l’anticléricalisme. Combien d’institutions vont-elles être mises en cause ? Et en définitive, c’est bien l’institution elle-même y compris dans son projet pédagogique qui est mise en cause ». Ou encore : « le risque est grand de voir l’ensemble des écoles privées stigmatisées ». Pour un autre, « S’il convient de ramener ces affaires à leur juste mesure, proportionnelle au nombre d’élèves sur une grande période, il n’en demeure pas moins que ces faits révélés devaient s’inscrire dans la recherche de la justice et leur traitement approprié doit être considéré comme conforme à la recherche du bien commun ». Un autre dénonce « l’immense tache sur notre Église de la violence et de la pédocriminalité qui y ont été si longtemps perpétuées. Puissent, comme le rapport de la Ciase hier, les révélations et les prises de conscience être les tout premiers pas d’un renouveau des valeurs chrétiennes. L’espérance est une grâce de la nuit ».

 

 

8- La Jordanie rejoint les monarchies du Golfe pour interdire les Frères Musulmans : Cité 3 fois avec un poids de 5. Le jugement est positif : 0,67 en réalité et 0.33 en conséquences.

 

Un commentateur rappelle la création de ce mouvement il y a bientôt 100 ans qui sous couvert d’activités de bienfaisance est devenu très riche et politique : « Il veut le pouvoir ». D’où l’assassinat de son fondateur par Nasser. « L’Allemagne nazie l’a beaucoup aidé à se développer tant sur le plan financier que sur ses fondamentaux idéologiques, le mouvement est devenu une sorte de pieuvre, pilotée par un organisme occulte, avec un riche réseau bancaire, et contribuant à la promotion de l’islam pur et dur et à la diffusion d’idées antisémites… Ce mouvement est l’un des tout premiers adversaires de l’Europe, que celle-ci soit chrétienne ou laïque ».

Pour un autre, « Il est très important que les déviances impulsées par les Frères musulmans ne soient pas seulement dénoncées par le monde occidental, mais aussi par des pays musulmans eux-mêmes » pour montrer que l’islam ne se réduit pas à l’islam radical. A la suite du récent rapport parlementaire sur les Frères musulmans paru en France, ce commentateur dénonce « le torrent de haine d’un certain leader politique condamnant régulièrement avec indignation des islamophobies supposées… Étonnante contestation par un leader politique (« chef de meute » selon un récent livre d’enquête de journalistes) qui s’était fait fort de défendre une laïcité à la française sous une forme radicale et qui, de fait (par souci électoral ?) soutient ouvertement la frange la plus radicale d’une… religion… » 

Un commentateur doute que notre pays suive l’exemple de la Jordanie : « Le débat sur le voilement des fillettes montre à quel niveau nos politiques mettent le débat. C’est profondément attristant ».   

 

9- La France conserve une attractivité forte vis-à-vis des entreprises étrangères : cité 2 fois avec un poids de 3. Le jugement est positif : (+1,00).

 

Les commentaires sont mitigés. Pour l’un, « c’est un miracle » dû à la mauvaise situation des autres pays plutôt qu’à la bonne situation de la France et qui ne compense pas les pertes d’emplois. Pour un autre, cela révèle du bon comme les promesses d’emplois directs et indirects et des espoirs pour des sous-traitants…  « Mais pourquoi les entreprises françaises ne développent-elles pas sur place les mêmes capacités … », et cela ne doit pas masquer une évolution tendanciellement très baissière : projets peu riches en emplois, extensions de sites davantage que réelles implantations, progression des fermetures de sites…

 

10- Trop de commissions d’enquête parlementaire : cité 2 fois avec un poids de 2. Les jugements sont  négatifs : (-1,50).

 

 « Les commissions deviennent maintenant un passage quasi obligé dans la vie parlementaire dès qu’un problème particulier surgit et tendent à s’ériger en véritable tribunal sans les garanties qu’offre l’institution judiciaire. Dès lors que leurs dirigeants examinent la question étudiée sous les paradigmes politiques de leur sensibilité, l’équité du débat n’est plus assurée, on touche alors les limites de l’exercice de la démocratie ». Un commentaire donne pour exemple de ces dérives la commission conduite par le député LFI pour « lyncher » François Bayrou dans l’affaire de Bétharram. Pour un autre, c’est la preuve de l’usure des institutions, d’une confusion des pouvoirs entre le législatif et le judiciaire.

 

 

C. Robert - F. Malrieu

 

 
Dernière modification : 25/08/2025