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Observatoire Chrétien de l'Entreprise et de la Société

L'OCHRES exerce une mission d'observation des problèmes économiques et sociaux, particulièrement de ceux qui relèvent des interactions entre l'entreprise et la société.

 
 
 
 
 
 

Dialogue avec l'Islam : les silences et les tabous L'Islam et le Christianisme

La question de l’intégration des musulmans en France concerne l’Etat, la société civile, les chrétiens. Les membres de l’Observatoire Chrétien de l’Entreprise et de la Société, comme tous les chrétiens  français, expriment des attitudes différentes à l’égard des musulmans. Les débats ont néanmoins abouti au  texte qui suit. Ce texte recommande tout à la fois la fermeté du cadre légal national en matière de laïcité et de droits de l’Homme et la promotion par la société civile de l’accueil des musulmans et d’un dialogue fraternel.

Le fait musulman s’impose, mais dans sa diversité. Les musulmans de France sont sollicités par des courants de sensibilités différentes, allant du soufisme au salafisme. Les tendances extrêmes s’affrontent dans les pays musulmans et en France où leur capacité et volonté d’intégration est toute différente.

 

1 Le mouvement de radicalisation :

Les musulmans  radicaux  militent en vue de l’application de la charia en France.

La charia, qui est une loi divine pour nombre de  musulmans,  est opposée à plusieurs droits de l’Homme : la liberté religieuse, l’égalité hommes/femmes. Elle peut aussi recommander l’usage de la  violence. Elle admet la  polygamie.

Les droits de l’Homme sous la forme de la déclaration universelle de 1948 reçoivent aujourd’hui en France l’adhésion quasi unanime des chrétiens comme des agnostiques et libres penseurs.  Inscrits dans la constitution française, ils sont devenus un ciment de l’unité nationale.  Les musulmans, comme tous les français, doivent donc être sanctionnés s’ils les enfreignent. Ainsi le pouvoir judiciaire doit appliquer aux auteurs de fatwas homicidaires (visant les apostats, les filles-mères, les athées, les homosexuels) la sanction légale d’incarcération criminelle.

La nationalité française pourrait n’être obtenue que contre l’engagement de respecter la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, en particulier l’article 18 (liberté religieuse) et l’article 19 (liberté d’expression)

 

2-  Les voies de la radicalisation :

Les  musulmans religieux peuvent virer soit  à l’intégration progressive, soit à la radicalisation  progressive.

-  Les facteurs d’intégration sont l’accueil, le dialogue, l’assistance, la formation, l’emploi

- Les facteurs de radicalisation identitaire sont l’échec scolaire, le chômage, l’infériorisation culturelle, l’indifférence, le blasphème, la discrimination à l’embauche, la licence libertaire des mœurs et le laïcisme qui rejette la religion dans la sphère privée, alors que la laïcité légalement pratiquée en France  admet une expression publique modérée  des convictions, conformément à la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

 

3- le mouvement d’intégration :

Le mouvement d’intégration se développe en même temps que  celui de radicalisation Des imams et des penseurs  tels que  Abdennour Bidar adoptent la totalité des droits de l’Homme. Une classe d’entrepreneurs et de responsables politiques  issus des cités y promeuvent l’émancipation des femmes et l’intégration des jeunes. Le sondage IFOP d’avril 2016 recense 46% de musulmans acceptant le système de valeurs de la France contemporaine. (Toutefois, 50% des jeunes le rejettent)

Rappelé dans La Croix par le Ministre de l’Intérieur,  le «  Manifeste citoyen des musulmans de France »   du 29 novembre 2015 affirme un attachement au pacte républicain et au principe de laïcité garant de la liberté de conscience.

Face à la radicalisation, la nouvelle Fondation pour l’Islam de France a deux objectifs : la diffusion de la pensée musulmane compatible avec les valeurs de la république et la promotion  de la laïcité. En fait, le second objectif ne peut réussir que grâce au premier et non par  des formulations laïcistes telles que  «  l’adhésion aux valeurs républicaines transcende toutes les autres »,  qui heurtent  les croyants.

 

4- L’espace public :

. Les pouvoirs publics s’efforcent de permettre la pratique de la religion musulmane. L’expression de la pratique musulmane doit être possible dans l’espace public, sous la double condition qu’elle ne le monopolise pas et qu’elle ne trouble pas l’ordre public.

 

5- L’attitude des chrétiens :

Les chrétiens sont engagés sur le terrain dans de multiples activités d’assistance et d’intégration des musulmans ainsi que dans des groupes de dialogue islamo-chrétiens.

Ces groupes développent la compréhension mutuelle,  sans volonté de conversion.  

Autrefois, face aux  grandes invasions, l’Eglise s’était mobilisée pour convertir les arrivants. Les nombreux refus d’accueillir les conversions signent-ils un christianisme moribond ?  Les  musulmans convertis disent avoir découvert la rémission  des péchés et  la vie avec le Christ.  Alors que les demandes de baptêmes se multiplient, ne voit-on pas des prêtres répondre, « soyez de bons musulmans », de peur que  les demandeurs subissent des représailles ? Or, les Evangéliques les accueillent. Heureusement  les catéchuménats discrets, à l’écart, se développent. Mais ces catéchumènes demandent à être accueillis par des communautés chrétiennes vivantes qui les soutiennent  face à la menace de rejet  par leurs communautés d’origine. Le courage de ces nouveaux convertis revitalise les catholiques qui les accueillent.

 

Conclusion :

La défense des Droits de l’Homme et l’effort d’intégration doivent être deux causes nationales complémentaires, pour lutter contre  le fanatisme radical. Puisse la contribution ci-dessus encourager les musulmans qui oeuvrent à l’intégration.

 

Jean-Paul Lannegrace

Président de l’Observatoire Chrétien de l‘Entreprise et de la Société

 

(Déclaration parue dans la-croix.com /Débats)

 

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